Evange

Sainte Claire et ...

Dans la niche de droite, les personnages sont tout aussi énigmatiques qu'intéressants. Le personnage féminin de gauche semble être vêtu d'un habit monastique, tient une crosse de sa main gauche et un livre de sa main droite. Le personnage de droite est couronné, il a de longs cheveux. Une épée est sculptée horizontalement en travers de sa nuque. Il tient la palme dans sa main gauche.

Pour J. P. KIRCH tout comme à Basse-Ham, il s'agirait de sainte Cunégonde dont le père,  comte mosellan était haut protecteur de l'abbaye saint Maximin de Trêves qui avait le patronage de l'église d'Usselskirch dont Evange faisait partie. Cunégonde serait ici représentée en abbesse, au côté de son époux Henri II, empereur germanique de 1002 à 1024. Le prétendu empereur a les cheveux très longs, ce qui pourrait être possible pour un homme au Moyen Age, mais rare dans la statuaire et son visage paraît féminin. Si nous admettons à l'extrême, une maladresse du sculpteur, difficilement concevable face à la qualité du reste de l'œuvre, comment alors expliquer la palme du martyre et l'épée en travers de la nuque voulant signifier une mort par décollation ? La mort d'Henri II à l'âge de 51 ans ne fut apparemment pas violente. S'il est plausible que le personnage de gauche soit Cunégonde, l'identité de celui de droite prête à controverse.

Une autre interprétation nous est donné par Jean-François Tritschler qui y voit comme à Basse-Ham,  sainte Claire tenant le bâton tau. Cette interprétation est la plus vraisemblable quand on sait que son compagnon, saint François d'Assise aimait cette forme de bâton. Mais y voir à son côté sainte Elisabeth de Hongrie est concevable par le port de la couronne mais l'usure du temps nous a bien conservé l'image d'une épée "au travers de sa gorge " qui n'est pas explicable pour cette sainte.



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